En effet, enregistrer correctement des voix depuis chez soi est le pilier d’un bon mix.
Pourquoi ? Parce que la voix facilite la narration et détermine la tonalité émotionnelle.
A lire aussi : Doit-on signer avec un label de nos jours ?
1ère erreur :
Le choix de la pièce !
Ainsi, enregistrer dans un contexte domestique génère de nombreux défis.
Choisir une pièce simplement pour son accessibilité est une erreur majeure ! En effet, la pièce dans laquelle vous effectuez votre enregistrement ne doit en aucun cas altérer la tonalité de votre voix. Ainsi, si vos voix sont enregistrées dans un environnement inadéquat, cela sera absolument évident, à l'écoute, dans le mixage final. La réverbération emmène les voix vers l’arrière du mix. Plus la réverbération est présente, moins l’élément concerné sera « frontal ». Par conséquent, il semblera au contraire plus lointain. Ainsi, il est bon que les voix soient proches et présentes. De plus, enregistrer des voix dans une pièce à forte réverbération rend cette intimité impossible. Ainsi, la réfection qu’apporte une pièce peut donner, à la compression et la rectification, de la hauteur (pitch correction) un aspect artificiel, comme si ces modifications étaient abruptes et pensées en bout de ligne.
Alors, quelle pièce devriez-vous choisir ?
Dans l'idéal, il faut une pièce de petite à moyenne taille qui contient de nombreux objets"doux". C'est-à-dire, par exemple, du textile tel qu'un lit, un canapé, des coussins, des tapis... En effet, tous ces éléments tendent à absorber le son, faisant ainsi de la pièce un environnement moins réverbérant et donc plus neutre afin de vous permettre d’obtenir le meilleur des enregistrements voix.
A noter, qu'il faut particulièrement éviter les pièces dotées de nombreuses surfaces rigides et fenêtres. Par conséquent, votre cuisine et votre salle-de-bain ne sont probablement pas les lieux idéaux où enregistrer des prises vocales.
Pièces : l’équilibre parfait !
Un revers existe dans tout ceci : Il vous faudra une pièce relativement inerte au niveau acoustique, mais pas trop... en effet, s’il y a trop de matériel absorbant dans votre pièce le son disparaîtra et vos voix seront étouffées.
Contrairement à la croyance populaire, un placard n’est pas un lieu idéal pour l’enregistrement de voix. Ce mythe est né du fait que les cabines vocales tendent à être petites et recluses.
Mais, la différence provient du fait que les cabines vocales professionnelles sont fréquemment armées de près de 30 cm de fibre de verre ! À moins que votre placard soit fait de la même façon, évitez-le pour l’enregistrement de voix...
2. Le placement de votre microphone n’est pas le bon
Une fois la bonne pièce trouvée, votre travail est loin de s’arrêter !
Ainsi, il vous faudra trouver le bon placement des microphones. En effet, ceci peut sembler être un détail mineur, mais le placement des microphones fait toute la différence en termes de tonalité.
2 règles indispensables pour le placement des microphones :
Ne placez pas le microphone à l’exact centre de la pièce
Placez le microphone aussi loin des murs que possibles
Ainsi, cela préviendra l’enregistrement involontaire de résonances étranges qui peuvent survenir en dehors du « sweet spot ».
Mais qu’est-ce que le sweet spot ?
En bref, si vous restez en dehors de la zone orange (voir photo ci-dessous), vous serez "en toute sécurité" !
Restez- dans la zone brune et vous devriez vous en sortir !
Astuce : Dirigez votre microphone vers le coin de la pièce. En effet, cela augmentera la distance vers le mur le plus proche.
3. Votre pièce n’est pas "traitée"
A savoir que les microphones à condensateur sont très sensibles. Aussi, ils peuvent amasser des sons acoustiques égarés depuis l’autre bout de la pièce.
De ce fait, traiter l’environnement qui les entoure est indispensable !
Aussi, si vous possédez de véritables panneaux acoustiques, mettez sur pied une cabine vocale temporaire bâtie autour du vocaliste.
Si vous ne possédez pas de véritables panneaux isolants acoustiques, utilisez ce que vous avez à disposition. Par exemple, matelas, duvets, rideaux car ils peuvent aider à constituer une cabine éphémère de qualité.
Soucieux qu’un élément absorbe trop de son? Essayez de crier dessus et portez attention à la quantité de son absorbée. Le plus, le mieux !
Astuce : Si vous n’arrivez pas à créer la cabine vocale classique « triangle », placez quelque chose derrière la tête du/ de la chanteur/se. Il s’agit de la zone qui affecte le plus l’enregistrement.
4. Vous utilisez le mauvais type de microphone
Ainsi, à ce stade, vous commencez à comprendre la principale règle des enregistrements vocaux : TOUT affecte la tonalité. Par conséquent, prenez le temps de mettre les choses en place correctement.
Chaque vocaliste a une tonalité vocale différente. Ainsi, certaines sont profondes et puissantes. D’autres sont haut perchées et plus légères. Aussi, En effet, ces milliers de possibilités se situent entre les deux.
Par conséquent, il est important que vous utilisiez un microphone qui correspond à votre vocaliste !
En effet, chaque microphone détient son identité.
Microphones à condensateurs à petits diaphragmes
Les petits microphones à condensateurs ont tendance à avoir un son léger et cristallin. Aussi, la réponse en fréquences basses est clairement faible avec ce type de microphone.
Microphones à condensateurs à diaphragme larges
Les microphones à condensateurs larges ont tendance à avoir un son propre et concentré. Ainsi, leur réponse en fréquence est généralement plutôt équilibrée.
Microphones dynamiques
Les microphones dynamiques ont tendance à avoir un son plus chaleureux et agressif. En effet, ils possèdent moins de hautes fréquences, ce qui peut très bien fonctionner pour certains chanteurs et pour certains styles.
En conclusion, le microphone que vous choisirez doit dépendre de ce que vous voulez obtenir de votre vocaliste.
En effet, il se peut que vous cherchiez un microphone qui accentue leur tonalité naturelle. Par exemple, si votre vocaliste a une voix chargée en hautes fréquences et que vous voulez accentuer cette tonalité, un microphone à condensateur de petit diaphragme sera parfaitement approprié.
Parfois, au contraire, vous voudrez utiliser un microphone qui compensera et équilibrera leur tonalité. Si vous avez l’impression que la voix de votre vocaliste est excessivement brillante, un microphone dynamique peut être la bonne solution.
Dans tous les cas, assurez-vous de faire des tests ! En effet, mettez en place 2 ou 3 microphones et faites faire des tests vocaux à votre vocaliste dans chacun d’entre eux.
Si vous n’avez qu’assez de budget pour un seul microphone, j'opterai pour le Se 2200a II qui est un microphone à condensateur abordable très bien équilibré pour le prix.
Astuce : Pensez à changer le microphone si vous avez l’intention d’enregistrer des harmonies ! En effet, le changement de tonalité contribuera à mettre en lumière les voix principales.
5. Vous utilisez un microphone omnidirectionnel
Les microphones Omnidirectionnels peuvent avoir un son incroyable. Particulièrement pour les voix intimes s’approchant de chuchotements. Cela-dit, pour des enregistrements-maison, ils font preuve d’un défaut majeur ! En effet, ils captent absolument TOUT les sons émis dans une pièce. Au contraire, les microphones cardioïdes (tels que le Se 2200a C) captent le son émanant d’une direction précise, les microphones omnidirectionnels font exactement ce que leur nom suggère. Ils captent tous les sons de façon uniforme.
Ainsi, lorsque vous enregistrez des voix dans une cabine vocale traitée, utiliser un microphone omnidirectionnel est acceptable car il y a peu de bruit ambiant perceptible par le microphone. Par conséquent, la direction dans laquelle il enregistre importe peu. Toutefois, lorsque vous enregistrez à la maison, dans une chambre ou un salon, par exemple, les microphones omnidirectionnels rendent l’enregistrement d’une prise vocale nette quasiment impossible.
En conclusion, à moins d’avoir une pièce traitée à disposition, évitez les microphones omnidirectionnels.
6. Évitez de placer le microphone au niveau des lèvres...
Ces trois facteurs de placement auront un impact sur la tonalité obtenue :
1. Distance
Ainsi, si vous utilisez un microphone à condensateur, la distance entre le microphone et le vocaliste aura un grand impact sur la tonalité de part l’effet de proximité.
L’effet de proximité est un phénomène qui induit le fait que le plus l’on s’approche du microphone, le plus les voix captées se gorgent de basses :
Si je me place à 30 cm, les voix auront un son ouvert et aérien.
Si je me place à 12.7 cm, les voix auront un son plein et intime.
Aussi, placer le/la vocaliste à 15 cm du microphone est un bon point de départ. En effet, on peut aisément s’approcher ou s’éloigner du microphone par la suite permet d’obtenir la tonalité recherchée.
Astuce : N’approchez pas votre vocaliste à moins de 13 cm. En effet, les choses peuvent devenir brouillonnes très rapidement.
2. Hauteur
Aussi, la hauteur est un autre facteur qui peut impacter la tonalité obtenue par le microphone. En effet, quand un microphone est placé au niveau des lèvres, il est placé au niveau par « défaut ».
Ainsi, en abaissant le microphone, la basse naturellement présente dans la voix sera amplifiée. Plus l’on s’approche du buste, plus la basse sera accentuée.
A l’inverse, lorsque le microphone est élevé, les aigus sont accentués.
Ainsi, assurez-vous que le/la vocaliste regarde droit devant soi lors des prises vocales, sinon il/elle devra user ses cordes vocales plus rapidement !
3. L’axe
Pour finir, le dernier facteur est l’axe du microphone.
Pointez le microphone vers la/le vocaliste est une pratique standard, bien-sûr. Toutefois, une légère rotation du microphone réduira sa présence de basses. Ainsi que la proéminence des plosives.
Il s’agit d’une astuce très adéquate pour les chanteurs dont la diction comporte des P’s et des S’s très prononcés. Déplacer le microphone de 20 degrés vers la gauche ou la droite peut, ainsi, permettre d’obtenir de meilleurs résultats.
Si vous ajustez ces trois variables de façon judicieuse, vous devriez être capables d’obtenir la tonalité que vous cherchez avant même d’avoir à manipuler un EQ.
7. Vos niveaux sont trop élevés
En effet, à l’ère du digital, les niveaux d’enregistrement ne sont pas aussi centraux qu’ils l’étaient dans les années 1960 et 1970.
Toutefois, lorsque vous êtes en train de déterminer les niveaux, essayez de maintenir environ 10dB de headroom. En effet, le sweet-spot digital se situe aux alentours de -18dBFS. C’est dans cette zone que les plugins auront le meilleur son possible.
Ainsi, quand vous déterminez vos niveaux, essayez de viser une moyenne de -18dBFS. En effet, il faut que les valeurs maximales se situent autour de -1-dBFS. Aussi, assurez-vous de ne pas dépasser les -6dBFS comme valeur maximale.
En effet, cela préviendra le clipping ! Toutefois, évitez d’enregistrer à niveau trop bas...
8. Vous n’avez enregistré qu’une prise
Ainsi, assurez-vous d’avoir enregistré plusieurs prises lorsque vous enregistrez des voix.
En effet, vous travaillez parfois avec des vocalistes dont le niveau vous impressionne et qui vous donnent l’impression de ne nécessiter qu’une seule prise. Puis, inévitablement, vous commencez le mixage et... certaines notes ne sont pas atteintes précisément... ; certains mots sont mal prononcés... ; le timing de certaines phrases ne fonctionne pas du tout... Anticipez !
Ainsi, assurez-vous toujours d’avoir assez de contenu avec lequel travailler par la suite. En effet, il vous faudra compiler les enregistrements vocaux pour créer la meilleure version possible de votre morceau. Dans ces conditions, mieux vaut avoir trop d’enregistrements que pas assez...
Aussi, les vocalistes ne se rendent pas toujours compte qu’ils sont en train de faire des erreurs. Ainsi, il est important de les diriger vers la meilleure performance qu’ils puissent fournir. Mais, attention toutefois, à ne pas entacher leur confiance en eux...
Règle d’or : Assurez-vous de toujours obtenir un minimum de trois prises de la part d’une/un vocaliste. Même lorsque la première prise semble inégalable !
9. Vous n’encouragez pas assez votre vocaliste
La voix est quelque chose que nous possédons tous !
En effet, nous l’utilisons pour partager nos pensées, nos espoirs, et nos craintes. C’est la raison pour laquelle la confiance est un élément majeur pour les vocalistes. En effet, ils doivent ressentir l’émotion et être "ASSURÉS" de bien "sonner".
En conclusion, lorsque vous enregistrez des voix, il vous faut naviguer entre plusieurs rôles différents. Ainsi, vous n’êtes plus juste l’ingénieur ou le producteur. En effet, vous êtes aussi à la fois coach, psychologue, et supporter !
Quelques techniques à essayer :
Créer le bon mood dans la pièce d’enregistrement : S’il s’agit d’un morceau joyeux, créez une ambiance lumineuse. S’il s’agit d’un morceau plus intimiste, allumez une lumière plus tamisée. Faites ce qui vous semble nécessaire selon l’humeur du morceau.
Complimentez régulièrement les vocalistes : Chanter tend à rendre les gens très (trop) conscients de leurs limites, il faut donc les mettre en confiance au maximum.
Coachez de façon occasionnelle, mais ne critiquez JAMAIS : Parfois les vocalistes ne sauront pas qu’ils sont en train de se tromper. Coachez-les gentiment pour les guider vers la bonne direction mais tâchez de ne pas les faire douter d’eux-mêmes. Il vous incombe d’aider.
Faites en sorte qu’ils puissent visualiser les paroles : Le chant est une pratique intensément personnelle! Vous pouvez aider les vocalistes à délivrer une performance plus riche en émotions en leur faisant parcourir les paroles et en leur demandant leur opinion sur celles-ci. Il faut que vos vocalistes perçoivent le texte comme une histoire et pas comme une simple suite de mots.
Prenez plus de pauses : Prenez des pauses plus longues que celles dont vous pensiez initialement avoir besoin. Visez 5 minutes de pause pour 25 minutes d’enregistrement.
Source : blog.landr.com
Comentarios